La rencontre des mondes de Spielberg et Kubrick engendre un colossal drame de SF en 3 actes, où l'émotion de la première partie se mute en fascination lors de son grand final réflectif. Le récit, qui a pour socle une quête métaphysique et ontologique, fait preuve d'une richesse thématique extraordinaire et parfaitement exploitée, prenant ses racines dans maints classiques, du Cycle des Robots d'Asimov, au style de K. Dick, et à la littérature enfantine, de Pinocchio au Magicien d'Oz. La maestria de Spielberg, comme toujours entouré des meilleurs (casting, staff technique et John Williams en tête), y met la forme et permet de confirmer le statut majeur de ce conte noir, très apprécié des critiques et trop souvent mésestimé du grand public.
Vidéo -
Le génie de Kaminski fait mouche une fois de plus avec sa légendaire texture d'image qui mêle grain élégant, traitement colorimétrique somptueux et gestion géniale de la lumière -parfois religieuse (image plus bas)... En clair, une photographie magistrale totalement au service du propos. Les effets visuels, les maquettes et les animatroniques n'ont pas pris une ride en 10 ans, et ressortent incroyablement bien en HD. Le master tout beau, supervisé comme d'hab par Spielberg, bénéficie d'un transfert à la hauteur des attentes : pas l'ombre de DNR ou d'EE, et un encodage sans faille de la part de Warner. Bravo.
Audio -
Le soin extrême apporté à l'accomplissement visuel du film est moins flagrant sur la partie sonore. Le rendu reste excellent (voix limpides et effets sonores luxuriants), mais nulle question de démonstrativité, peut-être justement pour laisser la primauté à l'image. Les effets d'ambiance, l'utilisation des surrounds et du LFE sont bien là, avec une efficacité suffisante, mais sans profusion. L'encodage HD de la VO sert dignement ce mixage, le simple Dolby Digital mi-débit de la VF (merci Warner), un peu moins.
