

Gigantesque, sublime, vitale... Difficile de mettre des mots sur la plus extraordinaire oeuvre de SF créée pour la télévision, qui arrive en un claquement de doigts à révolutionner le genre, tous médias confondus. Avec une qualité visuelle qui concurrence sans peine le grand écran (les scènes spatiales sont hallucinantes de maîtrise), la partition démesurée de McCreary, l'esthétique unique de la réalisation et de la photo, on pourrait être tenté de dire que la réussite est principalement formelle. Mais c'est plus encore au niveau de son écriture et de ses thèmes qu'est son véritable génie : importance des mythes, conditions et luttes sociales, débat sur l'avortement, limites et fonctionnement de la démocratie, opposition du civil au militaire, rôle des passions (amour, haine), notions de survie (génocide, maladie)... C'est toute la condition humaine qui trouve ici écho. Battlestar Galactica n'a usurpé ni ses quelques 70 récompenses et nominations, ni son aura internationale. Des thèmes réflectifs forts, une puissance indéniable et un fantastique divertissement. Indispensable.
Vidéo -

Première série à avoir été intégralement tournée en numérique haute-définition, Battlestar Galactica a subi un travail exceptionnel et minutieux en post-production. L'encodage "sans perte" de l'éditeur offre, à l'instar des PIXAR, une image totalement maîtrisée, qui sort directement de l'esprit de ses créateurs. La photographie propose un rendu sinistre, des couleurs parfois désaturées, une granulosité importante sur quelques plans, tout cela aidé par les conditions de tournage elles-mêmes (éclairage haut et vertical, jeux avec les expositions...). Le style documentaire est renforcé par la réalisation (nerveuse, caméra à l'épaule, gros plans), et par l'ajout de "défauts" photographiques supplémentaires. Quoiqu'il en soit, la HD est bien là, le piqué est souvent sensationnel (le niveau de détail est fréquemment digne d'un "top démo"), et l'image est le plus souvent d'une pureté idéale. En conclusion, ce transfert est excellent, et le rendu est extraordinaire, à condition d'accepter et d'adhérer au parti pris visuel de la série.
Audio - 

Universal France soigne particulièrement son bébé (et ses clients) en intégrant des pistes DTS HD Master Audio en VO comme en VF. Comme pour l'image, le mixage est parfaitement soigné : les surrounds sont utilisés à bon escient, tout comme le canal des graves qui chatouille admirablement bien le subwoofer (et nos oreilles) quand il le faut. Et le fantastique score de Bear McCreary est parfaitement restitué pour appuyer le choc visuel.