Le Vent se Lève

Le film : 

En ancrant son dernier opus dans la réalité - tout en rappelant qu'elle doit être vécue comme un rêve -, Miyazaki s'affranchit un peu de l'imaginaire pour réaliser son film le plus personnel, et peut-être le plus abouti thématiquement. L'apparition de Giovanni Caproni, dont le bimoteur Ca.309 Ghibli donna son nom au studio, est un fil rouge sur la créativité humaine, et son pouvoir visionnaire quel qu'en soient le contexte et le prix (« Aimerais-tu vivre dans un monde sans pyramides ? »). Emprunt d'un certain optimisme, c'est aussi le symbole d'une vie marquée par l'obsession, autant celle du protagoniste principal que de son créateur. Pour conter son histoire, subjuguée par une mise en scène magistrale, Miyazaki prend son temps - le film dure plus de 2 heures, encore -, ce qui permet de déployer une émotion immense sans artifice pataud, et de traiter autant de l'amour comme force pure et absolue, que d'une nature toute puissante, ou de l’implacable marche de la guerre. Le cinéma de Miyazaki aura fait rayonner pendant 30 ans la culture nippone par-delà ses frontières, en accompagnant plusieurs générations dans sa poésie, dans ses mythes et ses songes. Avec Le vent se lève, ultime virage dans une fin de carrière unique, il marque une fois de plus le cinéma de son audace, de sa sensibilité, de sa nostalgie certaine et de sa maîtrise totale.


Le Blu-ray : Image - Son  - Les 160.000 dessins brillent par leurs couleurs, malgré le propos lourd et dramatique du film. L'encodage de Disney est excellent, fidèle à la photographie. Le réalisateur décida de mixer son film en mono. Soit. Il est transposé ici en dual Mono et encodé en DTS-HD 2.0 (VO et VF). Il n'y a donc rien de démonstratif, mais l'ensemble est très équilibré et très lisible. Les nombreux bruitages faits à la voix, donnant au séisme et aux avions une personnification, sont particulièrement savoureux.