Pour répondre à des questions fréquentes reçues par mail et contrarier quelques idées fausses comme «Un Blu-ray ne vaut pas la définition d’une projection au cinéma» ou «Un vieux film en HD est inutile, c’est techniquement dépassé» voici un mini-récapitulatif basique et simplifié.
Pour rappel -
Tournage argentique -
La résolution d’une pellicule 35mm correspond environ à du 5K à la captation (voire 6K selon les observations). L'interpositif ressort à approximativement 4K. Le 16mm équivaut à une résolution de l'ordre de 2K.
Projection argentique au cinéma -
Au bout du procédé de production, la copie série utilisée en salle correspond à une résolution d'environ 2K. Une perte supplémentaire est constatée lors du passage de la pellicule dans le mécanisme et dans l’optique du projecteur, ce qui la fait chuter selon certaines études à moins de 700 lignes. Soit une définition inférieure à celle… du HD Ready 720p !
Projection numérique au cinéma -
La projection numérique se fait quant à elle avec des projecteurs 2K ou 4K, SXRD (Sony) 4K ou DLP (Texas Instrument) 2K (et 4K en 2011). Dans le cas d’une source non numérique, la pellicule est scannée et travaillée en 2K ou 4K. L'IMAX numérique présente une résolution 2K, puis progressivement 4K à partir de 2011.
Tournage numérique -
Le HDCAM, format vidéo numérique développé par Sony en 1997 (1440 x 1080), utilisé pour la première fois sur L’Attaque des Clones, a précédé le HDCAM SR (1920 x 1080), aujourd’hui régulièrement exploité.
Les formats et caméras 4K se sont aussi imposés, dont la RED ONE (format Redcode RAW) est certainement la plus célèbre. Les nouvelles caméras RED prévues cette année, Scarlet (3K) et Epic (5K), seront configurables en 3D. L’Epic a d’ailleurs été choisie par Peter Jackson pour le tournage de The Hobbit, filmé ainsi en 3D/5K !
Et le Blu-ray dans tout ça ?
La HD 1080 lignes qu’arbore fièrement le blu-ray s’approche du 2K, et ainsi - sur ce critère de résolution du moins - de la majorité des salles numériques. Le Blu-ray surclasse en revanche la projection cinéma argentique, même si ça ne veut pas dire que la bonne vieille péloche est obsolète, loin de là : comme dit plus haut, la résolution d’une pellicule prise à la source (et généralement scannée en 2K/4K) vaut encore largement son pesant de cacahuètes. Et c’est ainsi que des œuvres âgées de plusieurs décennies peuvent concurrencer les tournages numériques les plus récents, et que la pellicule est toujours aussi souvent choisie par les réalisateurs et leur chef op'.
En conclusion, vive le blu-ray, vive le numérique et vive l'argentique (oui, tout ça).
Informations supplémentaires et documentation : RED, Arri, CST, Manice, Projectionniste.net